Quand y en a pour moi, y en a éventuellement pour quelqu'un d'autre (à condition que je n'en veuille plus)

Publié le par hildegarde

Parmi toutes mes qualités, il a été difficile de déterminer par laquelle commencer. J'ai décidé de vous parler de celle qui me définit le mieux, à savoir ma générosité sans limite. Je vous sens étonnés. "Tiens donc, pensez-vous en vous grattant le front, une fourmi qui ne stocke pas, qui préfère donner, partager, rendre heureux autrui ? Stupéfiant !"

Enquêtons.

Il est vrai que je suis de ceux qui aiment à faire profiter les autres de tous les biens dont je n'ai plus l'utilité, J'aime voir les yeux d'un enfant briller lorsque je lui offre mon Playmobil, année 1987, à peine rayé et auquel il ne manque que le casque de cheveux. Autant dire comme neuf. J'aime prêter voire donner mes vêtements à mes copines, celles dont le popotin n'est pas encore devenu une planète à part entière et qui peuvent donc rentrer dans mes pantalons pré-petits plats de papa (nous en reparlerons).

Une fois, tenez-vous bien, j'ai donné sans sourciller tous mes CD de Florent Pagny à la voisine de mon thérapeute, qui est malheureusement dure de la feuille et qui doit les diffuser à plein volume dans son salon. Parfois en séance, j'entends à travers les cloisons Florent chanter : "Tu me tueras, si tu t'en vas, tralali, traaaalala". Mon thérapeute semble beaucoup moins apprécier, au vu des gouttes de sueur qui perlent sur son front dès lors que la musique retentit. Qu'y puis-je, s'il n'aime pas ? (Il a vraisemblablement des goûts de chiotte.) Et cette séparation soudaine d'avec les chefs-d'oeuvre de mon idôle n'a strictement rien à voir avec le fait que Paulo ne supporte que le Heavy Metal.

Dernier acte de pure générosité en date :

Hildegarde Coppa

J'ai offert à Paulo une vraie Coppa corse, une qui sent fort et qui reste coincée entre les dents. On s'est fait une orgie du tonnerre, on a tout descendu dans la soirée et on s'est endormi comme des bienheureux, tout ventre dehors. Vous n'imaginez pas la joie que cela m'a procuré de voir mon Paulo repu de la sorte, souriant aux anges et m'appelant "sa petite croquette" (c'est comme ça qu'il m'appelle lorsqu'il est amoureux).

Mais, encore une fois, maman a tout gâché. Elle est venue nous tirer de notre sieste en m'accusant de lui avoir volé le sauciflard. "Tu crois que j'ai traversé le pays avec cette Coppa dans mon sac à main, poursuivie par des meutes de chiens, pour que tu te baffres avec ton délinquant et que vous me fassiez disparaître ma bonne cochonailles sans plus de respect que si c'était un vulgaire salami ?"

Comme tout adolescent digne de ce nom davant sa mère fulminant, j'ai tout nié en bloc. Mais Paulo en avait encore plein la moustache et il avait laissé traîner la peau, il voulait la garder pour le petit déjeuner.

Générosité volée, générosité quand même. Non ?

Publié dans Mes grandes qualités

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