Et merde

Publié le par Hildegarde

Putain sa race sa mère, et moi qui vous faisais confiance. Je vous ai donné de mes nouvelles pour vous faire plaisir, pour rebooster votre ego, vous faire croire que vous comptiez pour moi, et vous, vous m’avez trahie. Si j’attrape le fourbe qui m’a dénoncée, je le bouffe. Je le découpe en fines lamelles et je m’en fais un carpaccio.

Ce matin, à 6 heures, nous venions à peine de nous coucher. J’avais encore de la cocaïne plein les narines, une certaine Loana dormait profondément dans notre piscine couverte et Paulo me caressait les fesses en me disant « On est bien, hein ? »

C’est alors que les flics ont pris d’assaut notre petit chalet suisse dans un barouf incroyable, je m’en suis fait pipi dessus. Ils ont menotté mon Paulo sans ménagement, alors vêtu d’un simple slip kangourou. J’ai vu de la haine dans son regard quand il m’a dit « Tu ne pouvais pas la fermer, non ? Je te savais idiote, mais pas à ce point ».

Mon cœur s’est brisé sur ces simples mots. Tout ça à cause de vous. J’ai fait le rapprochement entre mes confidences d’hier et les événements qui s’enchainent depuis ce matin. L’un d’entre vous a averti la police. Aujourd'hui, je vous hais, tous autant que vous êtes.

Paulo a été emmené dans un véhicule de police, toute sirène hurlante. J’ai pour ma part été évacuée par hélico. J’ai trouvé ça un peu exagéré, de déployer de tels moyens pour une peluche de 8 cm de haut. Ils ont dû me confondre avec Kadhafi.

 

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Remarquez ils m’ont sûrement sauvé la vie, parce que maman était de la partie et elle a comme qui dirait pété un plomb. Avant qu’ils ne m’emmènent, elle m’a traînée par les antennes dans tout le chalet. Dans le hangar, elle a trouvé mes quelques avions et elle a essayé de me tuer en me mettant dans le moteur et en démarrant l’engin.

 

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J’ai commencé à paniquer, elle me semblait déterminée à en finir avec moi, cette dingue. Je me suis enfuie et me suis cachée dans le lave-linge, je vous laisse juger ce qu’elle en a fait (à poings nus) :

 

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Heureusement, papa aussi était là. Il a essayé de la raisonner en lui disant qu’il ne supporterait pas de la voir partir en prison pour infanticide, mais c’était peine perdue. Elle avait de la bave aux lèvres, les yeux injectés de sang et elle lui répétait : « Si je la chope, si je la chope… » Il lui a administré des médicaments pour l’assommer, mais ça n’a pas fonctionné, alors il l’a assommée tout court. Elle s’est écroulée dans un : « Mais-euh, chéri, tu m’as fait mal-euh » larmoyant et un peu pitoyable.

J’avais honte d’elle. Je me suis rendue aux gendarmes sans me débattre. Il paraît que coopérer peut aider, devant le juge, et en réalité j’adore être menottée au milieu d’hommes en uniforme.

J’ai donc été évacuée en hélico, disais-je, et on en a profité pour ramener maman, inconsciente, dans un brancard.

 

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Dommage qu’elle dormait, elle aurait adoré la vue. La voir là, si fragile, ça m’a fait comme une émotion. Je n’aime pas trop ça, les émotions, ça me met mal à l’aise, alors j’ai arrêté de la regarder.

Papa était à l’atterrissage, il m’a emmenée avec lui. Mon psy a assuré à la police que je n’étais un danger ni pour moi ni pour personne (le naïf) et j’ai été libérée jusqu’au procès.

Papa était fâché, mais bizarrement moins que je le craignais. Le psy lui a dit que mon comportement était celui d’une adolescente un peu paumée, bien que, dans mon cas, j’allais un peu loin. Je suis entrée dans la brèche en exploitant à fond le pathos de la situation : « Faut que tu comprennes, mon beau papa, que je ne cherche qu’à attirer ton attention. Tu comptes tellement pour moi, tu es mon roi, j’ai besoin que tu t’occupes de moi. » Je sentais qu’il commençait à défaillir, alors j’ai insisté : « Tu es mon seul référent, je t’admire tellement. Il faut que tu me comprennes, je ne sais plus où j’en suis. Mon corps change, mes hormones font des teufs de folie, là, dans mon body. Je ne sais plus où est le bien et où est le mal. Mais quand je te regarde, je me dis que j’ai de la chance d’avoir un papa si parfait. » Alors là, je retrouvais un peu d’amour dans son regard. Il craquait carrément, alors je lui ai porté le coup de grâce en glissant une pointe de culpabilisation : « Tu sais, mon papa adoré, pour moi ce n’est pas évident d’être constamment déchirée entre toi et maman. »

Jeu, set et match.

Oubliés mes crimes et délits, il ne voyait plus en moi que sa fifille en détresse et, l’instinct paternel en goguette, il me donna une dernière chance.

Il me concocta tout d’abord un bon repas pour me requinquer.

 

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Après cette orgie de nourriture, lui et moi nous nous fîmes des promesses. Il me laissait une seconde chance à condition que j’accepte d’être constamment sous la surveillance d’une nounou. J’acceptais, bien que la rencontre avec ladite nounou me laissa à penser que papa ne m’avait pas encore totalement pardonnée.

 

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J’ai vu une étincelle de cruauté dans son iris quant il a dit : « A la moindre incartade, tu disparais dans une de ses molaires. »

:-\

On a scellé mon engagement de nouveau départ en buvant une petite coupe. Il m’a quasiment obligée à la boire.

 

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Je ne sais pas ce qu’il a mis dedans, mais je me sens transformée, pleine d’amour et de bonnes résolutions, j’ai des envies de chasteté et d’après-midi passés à courir dans des champs de tulipe, j’ai envie de faire des crêpes pour tous les nécessiteux du monde et pourquoi pas de faire du bénévolat. J’ai envie de me faire baptiser et de chanter dans une chorale de gospel pour donner tout l’amour que Dieu m’inspire.

 

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Mais, malgré tout, je n’oublie pas ce que vous avez fait contre moi, bande de fils de chien.

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